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Femmes, environnement et innovation

Par Jean-Mathieu Mercier

Du 21 au 23 mars se tenait la conférence Americana au Palais des congrès de Montréal. Il s’agissait d’un forum sur l’environnement et d’un salon international des technologies environnementales. Fort de sa 12e édition, 200 conférences et 350 exposants ont convergé vers la métropole. Haute en couleur et forte en activités, l’expérience Americana a tout pour piquer la curiosité, des experts en technologies vertes aux simples intéressés des causes environnementales.

Au matin du 22 mars, six panélistes discutaient des enjeux modernes de la cause environnementale, en plus des percées présentant des solutions innovatrices. De toutes les questions discutées, l’une a suscité des réactions bien plus engagées que les autres : quel est le rôle des femmes dans le virage vert ? Statistiquement davantage impliquées dans les causes sociales et environnementales, elles font partie des rôles clés et constituent une force d’action au sein des mouvements environnementaux.

Trop peu de femmes dans la sphère politique

La mairesse de Ste-Julie, Suzanne Roy, se réjouissait d’un tel portrait. Malgré tout, elle rappelait qu’encore trop peu de femmes sont présentes dans la sphère politique où de nombreuses décisions sont prises pour l’environnement (elle fait partie après tout des 17% de mairesses à travers le Québec).

Il est intéressant de noter que les entreprises qui s’annoncent comme « sociales » ou faisant preuve de responsabilité environnementale voient le nombre de femmes impliquées augmenter de manière significative. Les universités, tel que le notait Dr. Catherine Potvin de l’Université McGill, voient les étudiantes affluer dans les programmes de 2e et 3e cycles touchant de près ou de loin à l’écoresponsabilité.

Exemple de professionnelle engagée

En parlant de femmes professionnellement engagées, Naysan Saran, programmeuse scientifique à Environnement Canada, a présenté durant sa conférence un outil d’intelligence artificielle qui permet de prédire avec une précision incomparable quand les plages seront ou non infectées et non-propices à la baignade. Son modèle devient donc beaucoup plus précis que les prédictions de la Ville de Montréal. Les eaux du fleuve ne seraient contaminées que 5% du temps, à la surprise des gens de la salle. Cela dit, les expériences en laboratoire ne permettent pas de donner un verdict interdisant la baignade avant un temps d’attente de 24h, ce qui laisse les nageurs à risque. Voulant pallier à ce problème, Mme Saran, qui explique que le réseau montréalais d’égout se mêle aux reflux pluviaux en cas de forte averse est au cœur du problème, a su développer avec son équipe une intelligence artificielle qui peut prédire avec bonne précision les risques de contamination.

D’autres technologies modernes se mettent de plus en plus au service des besoins de l’environnement tel que les drones pour les études de population animale et de surveillance de la flore, des machines permettant de séquencer l’ADN d’espèces présentes dans un échantillon de terre ou une invention québécoise liant l’hydrodynamique à l’ingénierie permettant de réduire les impacts des vagues sur les cours d’eau urbains.

Cet article a été rédigé par ConsulTerre dans le cadre d’une commandite pour GaïaPresse média objectif et indépendant dans la francophonie, qui a pour mission d’informer sur les enjeux environnementaux et d’inciter à mener un mode de vie durable.